Le navire « Icon of the Seas », imaginé par la compagnie Royal Caribbean International, prévoit de faire ses premières vagues en 2024. Présenté comme le futur plus grand paquebot du monde et un moment fort dans l’histoire du tourisme maritime, son impact environnemental fait cependant débat. Dans un contexte mondial où les questions climatiques sont plus que jamais sous les projecteurs, cette prouesse technique ne pourrait-elle pas s’avérer être une véritable ombre au tableau écologique ?
L’Icon of the Seas : un défi de taille pour l’environnement
Une ambition hors normes
Avec ses 365 mètres de long, une capacité d’accueil frôlant les 7 600 passagers et des équipements dignes des plus grands resorts terrestres, l’Icon of the Seas est véritablement un paquebot d’exception. Sa construction a été finalisée en Finlande à la fin de l’année 2021.
Un bilan carbone potentiellement colossal
Cependant, ce mastodonte des mers cache un revers de médaille inquiétant. Malgré l’utilisation revendiquée du gaz naturel liquéfié (GNL) comme principal carburant – présenté par Royal Caribbean comme une alternative plus propre – le navire demeure une source conséquente d’émissions de gaz à effet de serre. Il est estimé que ses émissions pourraient équivaloir à celles générées par plusieurs centaines de Belges sur une année, en seulement quelques heures de fonctionnement.
Après avoir exploré le gigantisme et l’impact potentiellement désastreux de l’Icon of the Seas, il est nécessaire d’étudier un argument souvent avancé par les compagnies de croisière : celui du paquebot écologique.
Le mythe du paquebot écologique
Un discours marketing à la loupe
On assiste en effet à une certaine tendance à l’« écoblanchiment », où les entreprises tentent de se donner une image propre tout en poursuivant des pratiques potentiellement nuisibles pour l’environnement. L’Icon of the Seas ne déroge pas à la règle, son principal carburant – le GNL – étant lui-même source d’émissions notables de gaz à effet de serre.
L’exemple du GNL
Selon « Les Amis de la Terre » et « Transport & Environnement », bien que le GNL soit présenté comme une alternative plus propre au fioul lourd, il reste une source d’émissions. En effet, le GNL rejette du méthane, qui a un potentiel de réchauffement global jusqu’à 28 fois supérieur à celui du CO2.
Désormais que nous avons mis en lumière le décalage existant entre discours marketing et réalité environnementale, concentrons-nous sur l’impact climatique réel des paquebots.
Impact climatique : une réalité préoccupante
Emission comparée aux citoyens
La réalité des émissions de gaz à effet de serre liées au fonctionnement d’un paquebot comme l’Icon of The Seas est saisissante. Selon certaines évaluations, elles pourraient en effet équivaloir à celles générées par plusieurs centaines de Belges sur une année en seulement quelques heures de fonctionnement.
L’effet caché du GNL
De plus, une étude récente a révélé que l’impact environnemental de la production et du transport du GNL pourrait être jusqu’à dix fois plus élevé que celui du gaz naturel traditionnel.
Une fois pris conscience de cet impact sur le climat, il convient maintenant d’examiner les alternatives énergétiques proposées.
Les alternatives énergétiques en question
Promesses et réalités
Royal Caribbean promet notamment d’intégrer des technologies pour recycler les déchets et l’eau à bord. Cependant, ces avancées suffisent-elles vraiment pour compenser l’impact carbone colossale qu’un tel navire peut engendrer ?
Le choix controversé du GNL
Comme mentionné précédemment, le choix du GNL comme carburant principal, bien que présenté comme une alternative propre, est remis en question par divers experts et ONG. Sa production et son transport ont un coût environnemental certain.
Maintenant que nous avons passé en revue les différentes alternatives énergétiques, il semble important d’évoquer la place des paquebots dans la réglementation environnementale.
Paquebots et réglementation environnementale
Un cadre législatif à renforcer ?
Arrivé à ce stade de notre analyse, on peut se demander si les paquebots tels que l’Icon of the Seas ne devraient pas être plus strictement encadrés par des normes environnementales. En effet, malgré les promesses des compagnies de croisière, il semble évident que ces mastodontes des mers ont un impact non négligeable sur notre planète.
La position de Royal Caribbean International
Rappelons qu’en 2022, Royal Caribbean a été classée parmi les dernières compagnies en matière d’engagement environnemental, avec des plaintes concernant le traitement des eaux usées et la transparence de ses pratiques.
Cet examen minutieux du futur plus gros paquebot du monde nous a permis d’éclaircir son impact potentiel sur l’environnement. Nonobstant l’ambition affichée par Royal Caribbean International pour faire de l’Icon of The Seas un géant respectueux de l’environnement, le tableau reste préoccupant. Le choix du GNL comme carburant principal est remis en question par divers experts et ONG tandis que le cadre législatif actuel semble insuffisant face à l’enjeu climatique. L’avenir nous dira si cet Icon of the Seas s’inscrira comme une icône du tourisme maritime ou comme celle d’un désastre écologique.
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